Bulletin Copernic inf’eau #1

9 février 2021

Organisme de concertation pour l’eau des bassins versants de la rivière Nicolet et des petits tributaires du sud du lac Saint-Pierre alias COPERNIC

L’équipe de COPERNIC est heureuse de vous annoncer le retour du Copernic inf’eau! Car les choses bougent dans le bassin versant de la rivière Nicolet et dans les bassin versant du sud du lac Saint-Pierre et malgré la pandémie, le rythme n’a pas vraiment ralentit de notre côté.

Cette édition vous présente divers projets sur lesquels COPERNIC a eu le mandat de travailler au cours de la dernière année. On vous parle de la qualité de l’eau de nos précieuses rivières en 2020, de la berce du Caucase qui est une espèce exotique envahissante dangereuse pour l’humain, d’un projet en collaboration avec 5 MRC et l’UPA, et enfin des tables de concertation qui permettront de cibler des nouveaux objectifs de conservation des milieux humides et hydriques pour le Plan directeur de l’eau.

Portrait 2020 de la qualité de l’eau du bassin versant de la rivière Nicolet

Pour l’année 2020, l’indice de qualité bactériologique et physico-chimique des principaux cours d’eau du bassin versant de la rivière Nicolet varie énormément, passant de 0 (très mauvaise qualité) à 74 (eau de bonne qualité satisfaisante).

La rivière Nicolet à Saint-Albert a un indice de qualité mauvais et à Sainte-Monique, a un indice de qualité douteuse. La rivière Nicolet Sud-Ouest à Wotton et à Saint-Lucien, a un indice de qualité satisfaisante, tandis qu’à la Visitation- de-Yamaska, un indice de qualité mauvais. La rivière Bulstrode a un indice de qualité satisfaisante. La rivière des Pins à Warwick a un indice de qualité mauvais. La rivière Saint- Zéphirin a un indice de qualité très mauvais.

Tendance récente 2015-2017

Selon le Rapport sur l’état des ressources en eau et des écosystèmes aquatiques du Québec rédigé par le Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, publié en 2020, l’indice de qualité médian au cours de la période mai-octobre 2015-2017 pour les rivières Nicolet et Nicolet Sud-Ouest est de qualité douteuse (52 % et 48 %). 72 % des échantillons d’eau de la rivière Nicolet présentaient un dépassement des critères provinciaux de qualité d’eau de surface pour les concentrations en azote total. 56 % des échantillons d’eau de la rivière Nicolet Sud- Ouest présentaient un dépassement des critères provinciaux de qualité d’eau de surface pour les concentrations en phosphore total.

Évolution temporelle 1979-2017

Au cours de la période 1979 – 2017, les rivières Nicolet et Nicolet Sud-Ouest ont vu leur concentration médiane diminuer pour les paramètres suivants : Phosphore total, azote ammoniacal et coliformes fécaux. Cependant, pour ce qui est de l’azote total et les nitrites-nitrates, les concentrations ont fortement augmenté.

Interprétations

Les meilleures pratiques d’aménagement des terres et de rejets d’eau sont probablement à l’origine de l’amélioration générale de la qualité de l’eau depuis la fin des années 70. Toutefois, la qualité d’eau de surface des rivières demeure trop souvent de mauvaise qualité ou de qualité douteuse, à cause entre autres des fortes concentrations en nutriments et en matières en suspension, supérieures au critère de qualité de l’eau. Ces dépassements de critères limitent les usages (baignade, consommation, activités nautiques) et nuisent à la faune et la flore aquatiques (développement d’algues nuisibles, fragilisation de l’écosystème). Ils témoignent également de l’influence des apports liés à l’occupation du territoire de leur bassin versant.

RÉFÉRENCE : Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Rapport sur l’état des ressources en eau et des écosystèmes aquatiques du Québec, 2020, 480 pages.

La berce du Caucase : Une envahissante au Centre-du-Québec

La berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum) est une plante exotique envahissante qui pousse le long des cours d’eau, en bordure des routes, dans les fossés de drainage routier, sur les terres en friche et dans les sous-bois. Elle a été introduite au Québec il y a plusieurs années en tant que plante ornementale qui se retrouve maintenant de l’Outaouais au Bas-Saint-Laurent, en passant par le Saguenay.

Au contact avec la peau, la sève de la berce du Caucase peut provoquer des lésions cutanées importantes qui peuvent s’apparenter à des brûlures de second degré (dermatite sévère). Cela est dû au fait que la sève contient des toxines qui sont activées par la lumière du soleil. La peau perd alors son immunité naturelle aux rayons UV, provoquant ainsi des brûlures.

Reconnaître la berce du Caucase

La berce du Caucase peut atteindre 5 mètres de hauteur. Il s’agit d’une plante pluriannuelle dont le cycle de vie est d’environ 3 ans. Pour bien l’identifier, on peut se fier à :

  • Ses fleurs en ombelle dont le diamètre peut dépasser les 50 cm ;
  • Sa tige creuse, cannelée et rigide pouvant atteindre 10 cm de diamètre et caractérisée par des taches pourpres éparses et des poils blancs rudes ;
  • Ses feuilles composées de 1 à 3 folioles profondément découpées et légèrement dentelées.

Nous vous recommandons de ne pas tenter d’arracher la berce du Caucase par vous- même puisque un équipement de protection est nécessaire pour traiter sans danger la berce du Caucase.

Restez tout de même à l’affut, et si vous croyez en avoir aperçu, notez de façon détaillée le lieu, et si possible, prenez quelques photos pour les envoyer à la responsable, ce qui permettra une confirmation rapide de l’espèce.

Vous pouvez nous transmettre les informations par courriel à [email protected] ou par téléphone au 819-353-2121 #222.

Différencier la berce du Caucase des autres espèces semblables

D’autres espèces présentes au Centre-du-Québec peuvent être confondues avec la berce du Caucase : l’angélique pourpre, le panais sauvage et la berce laineuse (Heracleum maximum). Cette dernière peut également provoquer des dermatites, mais celles-ci sont moins importantes que celles provoquées par la berce du Caucase.

Pour différencier la berce laineuse de la berce du Caucase :

  • La taille de la berce laineuse n’excède pas les 3 mètres alors que la berce du Caucase peut atteindre les 5 mètres ;
  • La feuille de la berce du Caucase est immense, profondément découpée et son dessous a peu de poils. Celle de la berce laineuse est nettement plus petite, moins découpée, moins dentelée et son dessous est couvert de nombreux petits poils blancs ;
  • La tige de la berce du Caucase est parsemée de taches pourpres et de quelques poils en crochets, alors que la tige de la berce laineuse a rarement des taches pourpres et est très poilue.

Actions de COPERNIC

Soyez assurés que l’équipe de COPERNIC travaille à la surveillance de la berce du Caucase sur le territoire du bassin versant de la rivière Nicolet.

En 2019, une grande colonie (1,5 ha) de berces du Caucase a été découverte à Saint- Norbert d’Arthabaska. L’ensemble de l’équipe de COPERNIC a été à pied d’œuvre pour limiter sa propagation. Financé par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation dans le cadre du volet 2 du programme Prime-Vert, le projet a consisté à supprimer la totalité des ombelles (fleurs) de toute la colonie avant la dispersion des graines. En 2020, une seconde campagne de coupe d’ombelle couplée à un arrachage de plants a été réalisée en partenariat avec la municipalité de Saint- Norbert d’Arthabaska. Un suivi de cette colonie devra être assuré dans les prochaines années afin d’éviter un envahissement massif vers la rivière Bulstrode qui est localisée juste en aval.

Depuis 2018, la municipalité, Sainte-Hélène-de-Chester, située en amont dans le bassin versant de la rivière Bulstrode, est également proactive dans la gestion de cette plante envahissante en utilisant l’expertise de COPERNIC afin d’éradiquer une petite colonie de berces du Caucase. De plus, grâce à d’autres signalements, l’équipe est allée valider sur le terrain et en a profité pour éliminer certains plants.

En 2020, plusieurs sites touchés par la berce du Caucase ont été repérés en bordure de la rivière Nicolet, depuis la municipalité de Ham-Nord jusqu’à la ville de Victoriaville. L’équipe de COPERNIC vise à poursuivre la campagne de détection le long des berges de la rivière Nicolet à l’été 2021, afin de valider l’étendue de sa propagation et de dresser ainsi un plan d’action sur plusieurs années.

L’équipe de COPERNIC vise à poursuivre la campagne de détection le long des berges de la rivière Nicolet à l’été 2021, afin de valider l’étendue de sa propagation et de dresser ainsi un plan d’action sur plusieurs années.

Service d’accompagnement aux producteurs pour une meilleure gestion des cours d’eau et des bandes riveraines

Grâce à un financement du Fonds d’appui au rayonnement des régions (FARR) et la collaboration avec les cinq MRC et différents acteurs du Centre-du-Québec, la Fédération de l’UPA du Centre-du-Québec lance un projet sur 3 ans qui vise à faciliter la réalisation de mesures agroenvironnementales par les entreprises agricoles pendant et après des travaux d’entretien de cours d’eau opérés par les MRC. Ce projet vise ainsi à améliorer par le fait même l’état des bandes riveraines et de la biodiversité le long de cours d’eau qui seront identifiés pendant le projet. Le projet vise aussi une meilleure concertation entre les partenaires par le biais des comités en agroenvironnement qui seront créés dans chacune des MRC et à laquelle participera COPERNIC.

Ce sont quatre agents en agroenvironnement qui se déplaceront sur le terrain à la rencontre de producteurs agricoles volontaires afin d’identifier les actions à privilégier et ainsi favoriser la durabilité des travaux d’entretien des cours d’eau et contribuer à l’amélioration de la qualité de l’eau.

Ce sont quatre agents en agroenvironnement qui se déplaceront sur le terrain à la rencontre de producteurs agricoles volontaires afin d’identifier les actions à privilégier et ainsi favoriser la durabilité des travaux d’entretien des cours d’eau et contribuer à l’amélioration de la qualité de l’eau.

Plusieurs mesures recommandées (pratiques culturales, ouvrages de contrôle de l’érosion, etc.) pourront aussi aider les producteurs agricoles à améliorer l’état de leurs champs et de la santé des sols. Au besoin, les agents auront également la possibilité de se charger de compléter des demandes de financement pour certains programmes afin de soutenir les producteurs.

Ce projet offrira conjointement un appui aux gestionnaires de cours d’eau des 5 MRC et un accompagnement privilégié des producteurs agricoles.

Pour toute question, communiquer avec le coordonnateur du projet, M. Yann Bourassa au 819 519-5838, poste 157 ou ybourassa@centre-du- quebec.upa.qc.ca ou avec l’agent de projet en agroenvironnement attitré à votre MRC.

Pour contacter les agents en agroenvironnement : 819-519-2838

  • Sophie Augurusa, MRC de Bécancour et MRC de Nicolet-Yamaska, poste 161
  • Cédric Bouffard, MRC d’Arthabaska et MRC de Drummond, poste 154
  • Lucie Legoubey, MRC de Bécancour et MRC de l’Érable, poste 164
  • Chloé Mathieu, MRC de Drummond et de Nicolet-Yamaska, poste 163

Élaboration d’objectifs de conservation des milieux humides et hydriques

Les milieux humides recouvrent actuellement une superficie totale de 247 km2 dans la zone Nicolet, ce qui représente environ 7 % du territoire. Toutefois, cette information est préoccupante puisque les experts soutiennent que les quantités minimales de zones humides nécessaires est de 10 % pour un bassin hydrographique majeur et de 6 % pour un sous-bassin. Les marécages et les tourbières boisés sont les plus représentés dans la région du Centre-du-Québec, alors que les marécages arborés dominent dans les régions de Chaudière-Appalaches et Estrie.

Si l’on se fie aux nombreux services qu’ils procurent aux êtres humains, l’importance de conserver les milieux humides et hydrique n’est plus à prouver. En effet, ces milieux remplissent de nombreuses fonctions essentielles à notre bien-être, telles que le maintien d’une biodiversité, la filtration et l’épuration de l’eau et la régulation des niveaux d’eau ou encore la recharge de la nappe phréatique. De plus, chaque milieu a un impact différent sur les écosystèmes, puisque de nombreux facteurs influencent le niveau d’impact, tels que la taille du milieux, la position dans le réseau hydrique du bassin versant ou encore la connectivité hydrologique. Toutefois, pour être viable, la conservation – qui regroupe une diversité d’actions possible, allant de la protection à la restauration, en passant par le développement durable et la mise en valeur – doit se faire en fonction des besoins spécifiques d’une communauté habitant un territoire.

Ainsi, le gouvernement a confié aux organismes de bassins versants, le mandat de concerter les différents acteurs de l’eau afin de définir des objectifs de conservation des milieux humides et hydriques. Au cours des prochains mois, COPERNIC réunira autour de tables de travail, tous les intervenants concernés par des enjeux et problématiques liés à la gestion des ressources en eau du bassin versant de la rivière Nicolet.

Les objectifs qui ressortiront de ce processus seront ensuite intégrés au Plan directeur de l’eau (PDE) de l’organisme, et permettront de guider les actions qui devront être réalisées afin de pallier aux différentes problématiques déjà identifiées comme étant prioritaires dans le PDE.

Nous contacter

Que ce soit à l’échelle d’un cours d’eau, d’un bassin versant, d’une propriété privée, d’une municipalité, nous sommes toujours là pour répondre à vos questions, commentaires ou idées de projets en lien avec les ressources en eau.

Organisme de concertation pour l’eau des bassins versants de la rivière Nicolet
1000 rue Champoux
Saint-Albert (Qc) J0A 1E0
(819) 353-2121
[email protected]

Contactez-nous, si vous souhaitez en apprendre davantage sur les problématiques du bassin versant et les services que nous offrons ou aller explorer notre nouvelle carte intéractive.